PÔLE RESSOURCES REGIONAL DES MALADIES NEURO-DEGENERATIVES
Occitanie Ouest
Il existe deux catégories de symptômes dans la maladie de Parkinson : les symptômes moteurs et les symptômes non moteurs.
La plupart des symptômes moteurs décrits ci-dessous sont asymétriques c'est-à-dire qu’ils touchent préférentiellement un côté du corps. Avec le temps, l’atteinte motrice peut gagner l’autre côté mais de façon moins marquée.
Les trois principaux symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, appelés Triade sont :
Le tremblement est un symptôme fréquent mais il ne touche pas tous les patients atteints de la maladie. Il est important de savoir que d’authentiques malades parkinsoniens ne trembleront jamais (environ 30 %).
Les personnes atteintes par la maladie de Parkinson décrivent aussi d’autres symptômes moteurs comme des difficultés à effectuer des gestes fins et précis, une réduction de l’expressivité du visage (amimie), une gêne à la parole, à la déglutition, à la marche, une instabilité ou des douleurs. Tous ces symptômes sont directement liés à l’akinésie et la raideur car ils en sont la conséquence directe.
Dans un deuxième temps, avec l’évolution de la maladie, des symptômes liés à la prise prolongée et répétée du traitement par L-Dopa apparaissent. Ce sont les complications motrices.
C’est la raison pour laquelle on retarde la prescription de L-Dopa en débutant par d’autres molécules comme les Agonistes dopaminergiques.
Les complications motrices apparaissent de façon retardée par rapport au début de la maladie et sont généralement précédées d’une longue période au cours de laquelle l’équilibre pharmacologique est optimal. Elles surviennent plusieurs années après le début de la maladie. Elles sont de deux catégories : les fluctuations motrices et les dyskinésies
Les fluctuations motrices (akinésies, effet ON-OFF) sont des variations de l’état moteur rythmées ou non par les prises médicamenteuses.
Les akinésies de fin de dose sont des fluctuations prévisibles de l’état moteur. Elles sont dues à la diminution de la durée d’efficacité des traitements. Les phases de déblocage, appelées ON, laissent la place à des phases de blocages OFF, survenant avant la prise suivante ou avant que celle-ci n’ait été efficace.
L’effet ON-OFF fait partie des fluctuations motrices, il est imprévisible. D’un seul coup, sans raison évidente, le traitement n’agit plus, comme si on appuyait sur un interrupteur.
Les dyskinésies sont des mouvements involontaires et incontrôlés induits par la L-Dopa, plus ou moins gênants selon leur intensité, pouvant toucher les membres, le cou, la tête. Elles sont en général liées à un surdosage du traitement antiparkinsonien.
En général, ces dyskinésies sont bien tolérées car elles s’associent au déblocage (ON), moment où les symptômes gênants (akinésie, tremblement, rigidité) sont souvent moins marqués. Elles n’empêchent pas la personne de poursuivre ses activités. Elle ne les perçoit pas toujours, mais l’entourage a parfois du mal à les comprendre et à les supporter. Lorsqu’elles s’intensifient, elles peuvent devenir handicapantes, douloureuses et épuisantes.
Pour corriger ces variations de l’état moteur, supprimer les akinésies ou réduire les dyskinésies, le neurologue doit effectuer des modifications de traitement. Pour cela, il a besoin de diverses informations que seul le patient ou l’entourage peut donner. (Voir préparer ma consultation).
Les symptômes non moteurs sont moins connus mais aussi gênants que les symptômes moteurs. Ils touchent les patients à des degrés très variables et apparaissent à tous les stades de la maladie, parfois dès le début, avant même l’apparition des symptômes moteurs.
C’est le cas tout particulièrement de la perte de l’odorat, partielle ou totale. En effet, elle pourrait être le 1ier symptôme, plusieurs années avant le diagnostic.
Les troubles du sommeil surviennent parfois très tôt. Le sommeil est moins profond et moins réparateur. Cela se manifeste par des difficultés d’endormissement, des réveils fréquents en cours de nuit ou trop tôt le matin. Parfois, ce sont des rêves agités, assez fréquemment retrouvés dans la maladie de Parkinson, qui vont perturber le sommeil, la personne vit ses rêves en parlant, criant ou bougeant en fonction du contenu de son rêve. La somnolence diurne est fréquente, elle est la conséquence de la maladie, des troubles du sommeil et parfois un effet indésirable du traitement.
La douleur est un symptôme fréquent dans la maladie de parkinson (50%) à tous les stades de la maladie, survenant parfois avant le diagnostic. À cause du manque de dopamine dans le cerveau, le seuil de perception de la douleur est plus bas que la moyenne, toutes les douleurs sont perçues plus intensément. De plus, l’hypertonie peut majorer les sensations douloureuses.
Des troubles digestifs sont également retrouvés parmi lesquels la constipation, très fréquente. Elle est due à un ralentissement de la motricité du système digestif, en particulier du colon, ainsi qu’à la baisse des activités physiques. Elle est aggravée par certains traitements et le manque de boissons et d’hydratation. On retrouve également parmi les troubles digestifs des troubles de la déglutition et une hypersialorrhée qui correspond à l’augmentation de la quantité de salive dans la bouche due à une diminution du mécanisme automatique d’avaler la salive. Enfin, il peut exister des nausées en général liées aux effets indésirables des médicaments.
Les troubles urinaires à type d’urgence urinaire ou les troubles sexuels peuvent avoir plusieurs origines. Il est donc nécessaire de les signaler pour évaluer l’impact de la maladie sur ces troubles.
Les troubles visuels peuvent se manifester de façon diverse : vision trouble, difficulté à la lecture, sècheresse des yeux, altération de la vision des couleurs, de la perception des contrastes.
Les troubles de l’attention et de la concentration sont fréquents. Ils se traduisent par l’oubli momentané de faits récents (où ai-je mis mes clés ?), des difficultés à se concentrer sur une activité ou à faire plusieurs choses en même temps. Il peut exister des problèmes d’organisation ou de planification. Ce sont, la plus part du temps des troubles légers, souvent peu gênants.
Les troubles psychiques sont très variés : Perte de l’envie et de la motivation (appelé apathie), hyperémotivité, anxiété, tristesse et dépression. La dépression est très fréquente, 40% des patients en sont atteints. Elle peut être due à la maladie elle-même (modification du fonctionnement cérébral entrainant une dépression) ou liée au fait d’avoir une maladie chronique. Elle est en général améliorée par une aide psychologique voire des traitements antidépresseurs.
D’autres symptômes plus rares peuvent être retrouvés : une hypotension orthostatique (baisse de la tension au changement de position), des troubles cutanés (séborrhée, hypersudation, rougeurs, bouffées de chaleur).
Certains de ces symptômes peuvent également être liés à d’autres pathologies. Il est donc primordial de parler à votre neurologue de tous vos symptômes, car il pourra ainsi déterminer s’ils sont liés à la maladie de Parkinson et vous proposer une prise en charge si nécessaire.
Il est important de préciser qu’aucun patient parkinsonien ne présente tous les symptômes moteurs et non moteurs. C’est pour cela qu’on dit que chaque patient a sa propre maladie de Parkinson : les symptômes diffèrent d’un patient à l’autre et, de ce fait, la prise en charge doit être également adaptée.
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